Un dispositif pour prévenir la perte d’autonomie

Pour une personne âgée ou handicapée, certains gestes de la vie quotidienne peuvent s’avérer compliqué et devenir synonymes de perte d’autonomie. Pour faciliter ces actes courants, il existe des équipements et technologies dont l’usage contribuera fortement au maintien à domicile de ces personnes : les aides techniques. Or, encore trop souvent on voit certaines personnes y renoncer du fait de la complexité qui peut exister pour y accéder. Depuis 2015, l’expérimentation des technicothèques contribue à remédier à cela.
Lancé sous l’impulsion du Centich (Centre d’expertise national des technologies de l’information et de la communication pour l’autonomie) ces dispositifs qui se multiplient un peu partout en France ont pour objectif de regrouper toutes les informations et aides afin de prévenir et compenser la perte d’autonomie dans tous les actes de la vie quotidienne.

Pour ce faire, des ergothérapeutes rattachés à ces dispositifs évaluent les besoins de compensation à domicile avant d’accompagner ensuite les essais de matériel puis la prise en main.

Plus loin, la technicothèque vise aussi à apporter un accompagnement social et administratif.

Un système global qui permet ainsi d’accéder rapidement à une aide technique sous forme temporaire ou définitive.

Une expérimentation lancée en Corse en 2021

La Corse est aujourd’hui fortement marquée par le vieillissement de sa population. Au point qu’on estime qu’à horizon 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans aura doublé. Une perspective face à laquelle la Collectivité de Corse (CdC) s’astreint depuis plusieurs années à mener une politique volontariste et faire du maintien à domicile et de la prévention de la perte d’autonomie des priorités. Dans ce droit fil, elle a à son tour souhaité lancer une expérimentation de technicothèque via un appel à projet au printemps 2021, au terme duquel c’est l’UMCS qui a été retenue.  

La technicothèque de Corse vise à améliorer l’accompagnement des plus de 60 ans et des bénéficiaires de l’APA orientés par la CdC sur leur lieu de vie en facilitant leur accès aux aides techniques et à l’adaptation du logement. Pour ce faire, elle mobilise un ergothérapeute de l’UMCS ou de son partenaire l’APF pour évaluer les besoins des personnes en termes de compensation de déficiences et de trouver les moyens matériels d’y répondre. En parallèle, une assistante sociale est chargée d’étudier les possibilités d’aides financières et de monter un plan de financement. En sus, la technicothèque pratique le tiers-payant et permet de facto d’avancer le cout d’achat de l’aide technique.

« Nous avons un fonds de roulement qui nous permet de financer l’achat d’aides techniques, et ensuite d’aller chercher les financements et de nous faire rembourser. Cela évite soit au bénéficiaire de devoir avancer de l’argent qui ne lui a pas encore été remboursé, ou soit au revendeur de matériel médical d’avoir un trou dans sa caisse le temps que le bénéficiaire soit remboursé et qu’il puisse régler. Cela peut être des délais de 4 à 6 mois parfois. Ce délai c’est nous qui le prenons sur nos épaules », explique Marion Lefevre, ergothérapeute de l’UMCS et coordinatrice du projet.

Enfin, la technicothèque s’inscrit dans une dynamique d’économie circulaire et fait aussi du réemploi d’aides techniques. « Une aide technique qui n’est plus utilisée pourra être réparée, remise en état et proposée d’occasion à un prochain bénéficiaire », indique Marion Lefevre.

L’UMCS a prévu de traiter 150 demandes sur les 18 mois de l’expérimentation. A moyen terme, elle a également pour projet d’ouvrir un parc d’exposition d’aides techniques avec des ergothérapeutes sur place avec un objectif de présentation, de renseignement, et de formation.