Alors que la population française compte de plus en plus de personnes âgées et que près de 12 millions de personnes vivent avec un handicap, le besoin de professionnels de santé et du médico-social s’accroit. Or dans le même temps, il est de plus en plus difficile de recruter pour ces secteurs de recruter. Une pénurie de candidats notamment liée à une image erronée de ces métiers.
Pour remédier à cette situation, le 21 mars 2022, le gouvernement a lancé une grande campagne de communication afin de « valoriser les métiers du soin et de l’accompagnement et de les remettre au cœur de la société ». Le but étant derrière d’attirer des jeunes et des adultes vers ces métiers.
Le gouvernement souligne en effet que ces professions sont aujourd’hui insuffisamment considérées et alors qu’elles sont pourtant « essentielles à notre système de santé, à notre vie et à celle de ceux qui en raison de leur âge ou leur handicap, ou problème de santé ont besoin d’aide ou de soins au quotidien ».
Dans cette campagne de communication qui doit s’étendre jusqu’à l’automne l’accent est mis sur les valeurs fortes qui sont attachées aux carrières du soin et de l’accompagnement, comme l’altruisme et la solidarité, et sur le fait que ces métiers sont riches et plein de sens pour ceux qui les exercent.
Dans le même temps, il est précisé que ces métiers sont ouverts à tous grâce à de nombreuses formations initiales ou continues à destination aussi bien des jeunes en réflexion sur leur avenir, que des personnes en recherche d’emploi ou de celles en reconversion professionnelle.
L’ambition de la campagne est ainsi de faire connaître ces métiers et d’insuffler une dynamique positive autour d’eux afin de renforcer leur attractivité, susciter des vocations et inciter le public à s’orienter vers ces secteurs.
Afin de monter la diversité de ces professions, des fiches métiers ont été élaborées et reprennent l’ensemble des informations à connaître pour devenir par exemple :
Dans le cadre du plan d’actions pour l’attractivité des métiers des secteurs sanitaire et médico-social du secteur privé non lucratif engagé par les deux fédérations, Nexam et la Fehap ont réalisé un guide à destination des employeurs afin que ces derniers puissent s’approprier les divers dispositifs existants en termes de :
Formation professionnelle
Aides à l’embauche
Qualité de vie au travail
Un document qui se veut le plus exhaustif possible afin de recenser l’ensemble des outils qui existent actuellement dans le but d’apporter une première réponse à la question de l’attractivité des métiers.
« Aider les enfants exceptionnels à vivre des vies exceptionnelles ». C’est le leitmotiv de Leka, robot interactif développé et fabriqué par APF France Handicap, et commercialisé depuis fin 2021.
Support d’apprentissage ludique, ce compagnon tout en rondeur a été pensé pour faciliter l’accompagnement des enfants en situation de handicap. Adapté aux émotions des enfants, Leka peut en effet émettre des sons, vibrer ou s’illuminer de différentes couleurs pour manifester sa joie et les encourager. Il fait ainsi à la fois progresser les compétences cognitives, la sensorialité, le développement psychomoteur, la communication et les interactions sociales grâce à ses multiples fonctionnalités et ses quelque 72 activités ludo-éducatives pensé par des experts de l’éducation spécialisée pour encourager l’enfant et le stimuler positivement.
Doté d’une solide carapace en plastique qui le rend résistant aux chutes, Leka respecte en outre les recommandations de la HAS et s’inspire des méthodes d’accompagnement et de prise en charge les plus en pointe (ABA, TEACCH, Denver).
Développé depuis une dizaine d’années par une start-up éponyme et repris il y a deux ans par APF France Handicap, le petit robot Leka a décidément tout pour plaire. Et pour donner du sens à sa production, c’est en France et par des personnes en situation de handicap qu’il est fabriqué. Un atelier de fabrication qui a déjà prévu de voir naître près d’un millier de premiers Leka à destination des établissements médico-sociaux.
Un cabinet dentaire mobile 100% dédié aux personnes âgées et en situation de handicap hébergées en établissement médico-social. C’est ce que propose le « Breizh Bucco Bus ». Un dispositif unique de la fondation ILDYS qui sillonne les routes du Finistère depuis l’automne dernier.
Déployée depuis octobre 2021 le cadre de l’article 51, cette expérimentation de 5 ans vise trois objectifs : favoriser l’accès aux soins dans un environnement adapté et apaisant, accroitre le dépistage et les bilans dentaires par le biais de la téléconsultation et diminuer les hospitalisations dues à une mauvaise santé dentaire ou à l’absence de soins.
Des missions d’autant plus importantes qu’une étude récente mettait en lumière que 50% des personnes handicapées ont renoncé à des soins dentaires.
Pour éviter ces renoncements, le Breizh Bucco Bus a pour ambition d’aller vers le patient en stationnant sur les parkings des IME, FAM, MAS et autres EHPAD du Finistère. Véritable cabinet de soins mobile où exerce un dentiste et une assistante dentaire, il propose tous types de soins type de soins. « Nous faisons pas mal de détartrages, mais aussi des soins de caries, des extractions dentaires, de la réparation de prothèses ou encore des radiographies », détaille Michel Mogan, directeur général dédié aux parcours au sein de la fondation ILDYS.
Mais plus loin, l’idée est aussi de créer un véritable parcours de santé buccodentaire qui prend en compte toutes les actions de prévention au travers notamment de la formation d’au moins deux référents par établissement. « Ces référents sont eux-mêmes ambassadeurs de l’hygiène buccodentaire et vont porter la politique de l’établissement concernant la prévention des risques. Ils sont aussi formés à l’utilisation d’une caméra qui permet de faire une image ou vidéo de la bouche qui est ensuite interprété par le centre odontologique du CHU de Brest et à partir de là détermine les besoins de soins », dévoile le directeur général dédié aux parcours de la fondation ILDYS.
Toutefois, il précise que le Breizh Bucco Bus n’a pas vocation à se substituer aux praticiens libéraux. « Les cadres de santé des ESMS vont tout d’abord chercher s’il existe un cabinet buccodentaire. Le plus souvent il n’existe pas ou il n’est pas disponible. A ce moment-là, on organise la tournée du bus qui peut être stationné près d’un ESMS une semaine ou 15 jours », indique-t-il.
Afin de lancer sur les routes le Breizh Bucco Bus dont l’objectif est de réaliser plus de 5000 actes dans les 5 prochaines années, un investissement de 400 000 euros aura été nécessaire. La fondation ILDYS a pu bénéficier à cette fin d’aides financières de l’ARS de Bretagne, du Conseil Départemental du Finistère, ou encore du Crédit Agricole et de dons de particuliers.
Pour leur part, les établissements qui font appel aux services du Breizh Bucco Bus s’acquittent d’une participation à hauteur de 160 euros par jour d’immobilisation sur leur parking.
Vous êtes intéressés pour monter un projet similaire ou souhaitez que LaMAREC organise un retour d’expérience sur le Breizh Bucco Bus avec la fondation ILDYS, contactez-nous à contact@lamarec.fr
En France, les aides techniques, levier important pour les personnes en situation de handicap et les personnes âgées et appui précieux pour les aidants et les professionnels qui les accompagnent, sont encore sous-mobilisées du fait d’un manque de conseil et d’accompagnement.
C’est pour corriger le tir que la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA), le ministère des solidarités et de la santé et le secrétariat d’État chargé des personnes handicapées ont lancé une expérimentation nationale, dite des Équipes Locales d’Accompagnement sur les Aides Techniques (EqLAAT) sur la base de l’article 51.
Lancée à l’été 2021, cette expérimentation a pour but d’assurer, par le biais de ces EqLAAT, un accompagnement qui va de l’évaluation des besoins à la maintenance et la vérification périodique, en passant par la sélection de l’équipement, l’obtention du financement et le montage, les essais et la formation.
En Corse, c’est le projet porté par l’Union des Mutuelles de Corse Santé (UMCS) qui a été retenu pour l’expérimentation. Mené sous l’égide de l’Agence Régionale de Santé et de la Collectivité de Corse, ce projet associe un consortium composé de l’APF France Handicap, l’ADMR de Corse-du-Sud, de la fédération Corse pour la coordination et l’innovation en santé, le futur Dispositif d’Appui à la Coordination, ou encore les réseaux gérontologiques. Ambitieuse, l’EqLAAT de Corse aspire ainsi à fédérer des expertises, des acteurs et des réseaux qui pourront agir en convergence pour que l’accès à la compensation de la perte d’autonomie soit facilité sur l’ensemble de l’île grâce à une coordination de proximité et à un maillage territorial cohérent autour des 9 territoires de vie.
Pour ce faire, elle offre un bouquet de services structuré, par le biais d’un numéro d’appel et d’un mail unique* pour les personnes handicapées et les personnes âgées de plus de 60 ans. Derrière une petite équipe composée d’une ergothérapeute et d’une assistante sociale qui gère l’aspect financier des aides techniques.
« Notre objectif c’est vraiment de pouvoir apporter de l’aide technique plus pertinente aux personnes qui sont à domicile ou sur un lieu de vie où il n’y a pas d’ergothérapeute », explique Marion Lefèvre, ergothérapeute coordinatrice du projet. « Nous avons pas mal d’ergothérapeutes qui ont rejoint ce projet, ce qui nous permet d’avoir un maillage d’ergothérapeutes sur l’ensemble du territoire », ajoute-t-elle en appuyant encore : « Depuis peu, nous avons même un premier ergothérapeute de Porto-Vecchio qui a rejoint le projet, ce qui nous ravit. Le gros point positif du projet, c’est de pouvoir avoir des ergothérapeutes partout, et pas seulement à Ajaccio ou Bastia ». Lancé en novembre dernier, l’EqLAAT de Corse commence à trouver ses marques et en est déjà à 60 dossiers orientés sur les 800 dossiers prévus sur les 24 mois de l’expérimentation.
Une montée en charge progressive est prochainement prévue, notamment grâce à une convention avec la MDPH. « Cela va nous apporter un gros lot de patients qui vont pouvoir être accompagnés dans la durée », note encore Marion Lefèvre.
A noter que l’EqLAAT de Corse peut être directement saisie par des ESMS. « Cela a d’ailleurs déjà été le cas pour des structures n’ayant pas d’ergothérapeute, cela leur évite de payer un libéral », dévoile la coordinatrice du projet.
*Comment demander l’intervention de l’EQLAAT de Corse ? Contactez Marion LEFEVRE, coordinatrice du projet : 06 26 40 22 06m.lefevre@umcs.fr
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