C’est une activité qui a su séduire nombre de résidents du Foyer d’Accueil Médicalisé (FAM) du CHI de Tattone. Depuis le premier confinement, deux Aides Médico-Psychologiques (AMP) ont lancé un atelier autour de Corse Matin auprès des résidents de l’établissement. Une activité qui avait au départ pour but de leur offrir une ouverture sur le monde extérieur, de prendre des nouvelles de leur ville ou village d’origine et de se cultiver. Mais s’il était d’abord cantonné à la lecture des nouvelles du jour et des discussions autour de l’actualité, cet atelier a vite évolué et pris de l’ampleur.
Après avoir découvert la façon dont se construit un article de presse, les résidents se sont ainsi dans un premier temps amusé à écrire des résumés des différents contenus des différents numéros de Corse-Matin, avant que l’idée de créer le propre journal du FAM ne fasse jour. « Tattone-Matin » était né.
Depuis, les apprentis journalistes qui se prêtent au jeu écrivent sur des sujets de leur quotidien, à l’instar des activités qu’ils pratiquent chaque jour, ou de leurs sorties, le tout illustré par des photos prises par le personnel.
Plus qu’un simple journal d’actualités, « Tattone-Matin » permet aussi à chacun de publier des contenus qui lui plaise comme des recettes de cuisine, des poèmes ou encore des dessins. « Cet atelier fait travailler différentes choses avec eux comme la mémoire et l’écriture. Et puis, comme ils parlent des activités qu’ils ont fait dernièrement, cela leur fait aussi verbaliser tout ce qu’ils font au quotidien », indique Eliabel Tramoni, directrice adjointe du CHI Corte-Tattone.
C’est donc avec des pages bien remplies que le premier journal du FAM de Tattone a été imprimé et distribué au sein du FAM et mis en ligne sur son site Internet fin décembre, pour la plus grande joie des résidents. « C’est un travail qui porte beaucoup autour de l’estime de soi », note Eliabel Tramoni. « Ce projet apporte aussi un lien entre les résidents du FAM, qui contribue à renforcer un sentiment d’appartenance à un groupe, ainsi que le lien social dans le service », ajoute-t-elle.
Dans ce droit fil, ce petit journal dont le second numéro devrait sortir au printemps met également en valeur toutes les activités organisées sur l’ensemble du site de Tattone et valorise tout le travail accompli par le personnel.
Un projet original qui a attiré l’attention de Corse Matin qui y a consacré un article en début d’année. « Ils ont été extrêmement fiers d’eux. Cet article a valorisé ce qu’ils sont capables de faire, et ils ont été ravis de voir que l’on parle de leur travail », sourit la directrice adjointe du CHI Corte-Tattone.
Fort du succès qu’il a rencontré auprès des résidents, il sera désormais imprimé tous les trimestres. De quoi ravir les journalistes en herbe qui vont devoir plancher sur de nouveaux papiers.
Un assistant de prise en charge des plaies directement dans votre poche.
C’est ce que propose l’application Healico, qui permet de partager des photos et informations à l’intention de ses collègues, mais aussi de discuter d’un patient et de sa plaie en toute sécurité et d’obtenir des conseils, que ce soit de la part de collègues ou d’experts.
Disponible sur App Store et Google Play, cette appli permet aussi de visualiser l’évolution des plaies des patients ou encore de se tenir informé des dernières bonnes pratiques en matière de soins des plaies.
En somme, un fidèle compagnon à garder à portée de main.
« Aider les enfants exceptionnels à vivre des vies exceptionnelles ». C’est le leitmotiv de Leka, robot interactif développé et fabriqué par APF France Handicap, et commercialisé depuis fin 2021.Support d’apprentissage ludique, ce compagnon tout en rondeur a été pensé pour faciliter l’accompagnement des enfants en situation de handicap. Adapté aux émotions des enfants, Leka peut en effet émettre des sons, vibrer ou s’illuminer de différentes couleurs pour manifester sa joie et les encourager. Il fait ainsi à la fois progresser les compétences cognitives, la sensorialité, le développement psychomoteur, la communication et les interactions sociales grâce à ses multiples fonctionnalités et ses quelque 72 activités ludo-éducatives pensé par des experts de l’éducation spécialisée pour encourager l’enfant et le stimuler positivement. Doté d’une solide carapace en plastique qui le rend résistant aux chutes, Leka respecte en outre les recommandations de la HAS et s’inspire des méthodes d’accompagnement et de prise en charge les plus en pointe (ABA, TEACCH, Denver). Développé depuis une dizaine d’années par une start-up éponyme et repris il y a deux ans par APF France Handicap, le petit robot Leka a décidément tout pour plaire. Et pour donner du sens à sa production, c’est en France et par des personnes en situation de handicap qu’il est fabriqué. Un atelier de fabrication qui a déjà prévu de voir naître près d’un millier de premiers Leka à destination des établissements médico-sociaux.
Un réseau national pour soutenir les parcours de vie
« Apporter une réponse inconditionnelle et de proximité à toutes les personnes en situation de handicap ainsi qu’à leurs familles ». C’est le but des communautés 360 dont la création a été annoncée le 11 février 2020 par le Président de la République, à l’occasion de la Conférence Nationale du Handicap.
Pilotées par les Agences Régionales de Santé, les Conseils Départementaux, ainsi que les Maisons Départementales pour les Personnes Handicapées (MDPH), ces communautés 360 doivent être crées dans l’ensemble des départements français avant le 30 juin 2022.
Elles devront prendre la forme d’équipes d’acteurs locaux qui travailleront en coopération pour garantir une réponse aux problématiques de toutes les personnes en situation de handicap et de leurs aidants. Elles pourront ainsi s’appuyer sur l’expertise d’associations, d’établissements et services médico-sociaux, de structures de soins, de professionnels de santé de ville, de l’école, des entreprises, ou encore des mairies et services publics, le tout afin d’apporter une réponse complète et individualisée aux besoins des personnes handicapées.
Un lancement anticipé
Alors que prévu initialement pour 2021, le lancement des communautés 360 a été anticipé du fait de la crise sanitaire qui a conduit au déploiement des « 360 Covid » en juin 2020, pendant près d’une année. Le but de ces premiers dispositifs a été de répondre aux difficultés rencontrées par les personnes handicapées et leurs aidants, notamment en termes d’accès aux soins et aux solutions de répit.
De premières expériences qui ont conduit Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du Premier Ministre chargée de personnes handicapées, a missionné la Direction Interministérielle de la Transformation Publique (DITP) pour travailler sur des propositions d’évolution du modèle 360. S’en est suivi une large concertation de 4 mois qui a mobilisé 125 personnes (personnes handicapées, représentants d’associations, des MDPH, des ARS…) issues de 18 départements différents. Capitalisant sur les bonnes pratiques issues de ces expériences, il a été proposé une nouvelle structuration de la méthode 360. Dans ce droit fil, un cahier des charges national a été édité en décembre 2021.
Quelles missions pour ces communautés 360 ?
Les communautés 360 s’inscriront dans la continuité des ambitions de la « Réponse Accompagnée pour Tous » (RAPT) et des expériences « 360 Covid », qui ont donc permis d’impulser de nouvelles façons de travailler avec de nombreux acteurs spécialisés (dispositifs d’appui à la coordination, équipes mobiles, équipes relais handicaps rares…) et surtout avec les personnes en situation de handicap et leurs aidants.
Ces communautés 360 auront 3 missions principales :
Organiser des solutions concrètes répondant aux aspirations des personnes handicapées en « première intention » dans les dispositifs de droit commun
Pour ce faire, les communautés 360 auront vocation à fédérer les acteurs spécialisés et de droit commun afin de proposer un étayage global et inclusif à toute personne en situation de handicap, en proximité de son lieu de vie.
Repérer des personnes sans solution et leur proposer des réponses dans le cadre d’un plan d’action co-construit avec les acteurs du territoire
Les communautés 360 contribueront également à prévenir les risques de rupture de parcours en développant « l’aller vers » sur le territoire. Ces communautés interviennent à un niveau départemental ou infra, en étroite collaboration et en complémentarité du rôle dévolu aux MDPH.
Être un levier d’innovation et de transformation de l’offre de droit commun et spécialisée.
Les communautés 360 constitueront, de par leur structure, un levier de la transformation de l’offre dans une visée inclusive et une approche systémique.
Comment agiront ces communautés 360 ?
Les communautés 360 seront portées par un organisme qui emploie des conseillers en parcours et un coordinateur, a minima. Elles interviendront en complémentarité de la MDPH qui gère le Dispositif d’Orientation Permanent (DOP), déjà chargé de la prévention des ruptures de parcours dans le cadre d’un plan d’accompagnement global (PAG).
Les Communautés 360 concentreront leur action vers la recherche de solutions à l’aide de conseillers en parcours qui tendront à accompagner l’exercice effectif des droits pour activer les réponses auprès des personnes le plus rapidement possible et pour éviter les ruptures de parcours. Les personnes qui les sollicitent pourront également être soutenues lors de la définition de leur projet, en milieu ordinaire comme en milieu spécialisé. Elles pourront par exemple proposer un soutien aux familles à la suite de l’annonce d’un diagnostic.
Pour développer ces communautés 360 sur l’ensemble du territoire, les ARS pourront s’appuyer sur des crédits délégués en 2020 et 2021 (20,2 millions d’euros) au niveau national pour les financer. Des crédits qui vont être complétés.
Un numéro national unique
Afin que les personnes handicapées, leurs aidants ou leurs proches soient mis en relation avec les acteurs du territoire les plus adaptés selon la nature de leur demande, pour joindre la communauté 360 de son territoire, un numéro national unique, accessible 7 jours sur 7 a été mis en place : le 0800 360 360. Dédié aux personnes sans solutions et dont la situation nécessite des réponses territoriales coordonnées, ce numéro permet d’entrer en relation avec un conseiller en parcours, chargé de co-construire une réponse avec les acteurs du droit commun ou spécialisé.
C’est une réforme qui fait grand bruit dans le secteur médico-social. SERAFIN-PH, comprendre Services et Établissements : Réforme pour une Adéquation des Financements aux parcours des Personnes Handicapées, vise à repenser le mode de tarification des établissements et services médico-sociaux intervenant auprès des personnes en situation de handicap.
Lancée en janvier 2015 par la secrétaire d’État aux personnes handicapées, cette nouvelle tarification a pour but de permettre de mieux prendre en compte les besoins des personnes et les réponses qui leur sont apportées.
Dans ce droit fil, l’objectif final de SERAFIN-PH est ainsi de réformer en profondeur le système actuel de tarification des ESMS PH afin de passer d’une logique de place à une logique de parcours.
En effet, jusqu’à aujourd’hui la tarification des ESMS est basée sur des coûts négociés de gré à gré avec les Agences Régionales de Santé et les Conseils Départementaux sur la base d’un projet de budget élaboré le plus souvent en fonction d’un nombre de places déterminées et de journées prévues d’ouverture. Une méthode qui peut être un frein aux parcours des personnes de vie des personnes. Avec SERAFIN-PH, les budgets vont être accordés selon les établissements ou services et selon les besoins des personnes accompagnées afin de pouvoir construire des parcours de vie personnalisés.
Ainsi, cette réforme aspire à améliorer les modalités de l’accompagnement des personnes en situation de handicap avec plus d’équité et de souplesse.
Ce projet de réforme est piloté par la Direction Générale de Cohésion Sociale (DGCS) et la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) qui organisent des sessions d’information à la structuration des nomenclatures et à leurs usages qualitatifs.
À noter que SERAFIN-PH est également co-construit avec les administrations, les fédérations, les associations représentant les ESMS, ainsi que les usagers.
Qui est concerné ?
Cette réforme concerne quelques 12 000 ESMS dont l’admission dépend d’une notification de la Maison Départementale des personnes handicapées (MDPH).
Ces ESMS accompagnent chaque jour près de 500 000 personnes et représentent un budget global de 16 milliards d’euros par an.
Sont en revanche exclus du périmètre de la réforme les :
CAMSP
CMPP
BAPU
SSIAD
SAAD
SPASAD
Les objectifs de SERAFIN-PH
Selon la CNSA, 3 objectifs sont visés à travers cette réforme :
1. L’attribution de budgets équitables aux établissements et services
Jusqu’ici, le montant du budget attribué aux ESMS n’était pas forcément déterminé par les modalités d’accompagnement proposées ni par les caractéristiques des personnes accompagnées ou leurs besoins. SERAFIN-PH a pour objectif de faire le lien entre d’un côté le budget qui sera attribué à l’établissement, et de l’autre les caractéristiques des personnes accueillies, et les modalités d’accompagnement de celles-ci. Cela permettra de répondre aux besoins des personnes qu’ils accompagnent au quotidien.
2. Faciliter et soutenir les parcours de vie des personnes handicapées
Faute de réponse adaptée, de nombreuses personnes en situation de handicap se retrouvent sans accompagnement. Dans l’objectif de rendre la société plus inclusive, depuis plusieurs années les pouvoirs publics œuvrent pour une forte personnalisation de ces accompagnements. Dans ce droit fil, SERAFIN-PH vise à soutenir la transformation de l’offre d’accompagnement des ESMS qui doit venir notamment en appui des acteurs de droit commun à l’instar de l’école, de l’entreprise, des centres sportifs et culturels ou encore des acteurs du soin.
3. Rendre la réforme lisible
Une attention particulière est apportée à la communication par la CNSA qui élabore des supports variés, rédigés par exemple selon les règles du Facile à Lire et à Comprendre (FALC) afin que SERAFIN-PH puisse être comprise par tous, y compris par les personnes handicapées, concernées au premier plan par cette réforme.
Le calendrier
Du fait de sa complexité, le projet de réforme SERAFIN-PH se déroule sur plusieurs années, selon un calendrier que la CNSA a organisé en 3 étapes :
1ère étape :Construction des outils nécessaires à l’élaboration de la réforme Afin de connaître les coûts actuels des ESMS, de 2015 à 2018 des outils ont été élaborés à l’instar des nomenclatures, mais aussi d’enquêtes et d’études qualitatives ou de coûts.
2ème étape : Construction et choix de la nouvelle façon de concevoir les budgets Depuis avril 2018, le comité stratégique du projet SERAFIN-PH a acté le passage à la construction et au choix du nouveau modèle de financement.
Cette seconde phase a plusieurs objectifs :
Poursuivre les travaux de connaissance des coûts avec la conduite de deux études nationales de coûts ;
Proposer des scénarios de modèles de financement sur la base d’analyse d’experts, d’échanges et d’expérimentations avec les acteurs du champ du handicap ;
Suivre et développer les usages qualitatifs des nomenclatures SERAFIN-PH (en 2020 un guide visant à développer l’utilisation des nomenclatures en tant qu’outil de la transformation de l’offre médico-sociale a été publié) ;
Associer les personnes en situation de handicap aux travaux SERAFIN-PH.
La 3ème étape consistera enfin à déployer ce nouveau modèle de financement. Elle est normalement attendue pour 2024.
Les nomenclatures SERAFIN-PH
Dans le cadre de la première phase de la réforme SERAFIN-PH, l’équipe du projet a co-construit aux côtés des membres du Groupe technique national (GTN), et avec l’appui du Comité scientifique, deux nomenclatures :
Une nomenclature des besoins des personnes accompagnées
Une nomenclature des prestations en réponse à ces besoins
Ces nomenclatures ont deux objectifs :
Elles servent de cadre d’analyse aux enquêtes et études actuellement réalisées
Elles sont utilisées par de nombreux acteurs du champ du handicap car elles permettent de disposer d’un vocabulaire partagé pour décrire les besoins des personnes et les prestations délivrées par les ESMS en réponse à ces besoins.
Ces nomenclatures se veulent ainsi être un réel levier de la transformation de l’offre médico-sociale en ce qu’elles se focalisent sur les besoins des personnes accompagnées et les prestations réalisées pour ce faire. Elles permettent ainsi de dépasser la logique de place.
Le référentiel tarifaire est constitué de ces deux nomenclatures, ainsi que d’une objectivation des ressources allouées en fonction des prestations servies au regard des besoins des personnes.
Afin de favoriser l’appropriation de ces nomenclatures par tous (ESMS, personnes handicapées, administrations…), la CNSA a publié des kits pédagogiques sur son site Internet.
Fin 2021, un panel de 1200 ESMS a été sélectionné pour le lancement d’une expérimentation d’envergure qui a pour but d’identifier les conséquences de la réforme sur les parcours des personnes. Cette expérimentation vient ainsi :
Recueillir des données complémentaires à celles des études nationales de coûts afin d’alimenter des simulations
S’assurer que les composantes tarifaires prévoient l’attribution aux ESMS PH de ressources tenant compte des caractéristiques des personnes qu’ils accompagnent pour répondre à leurs besoins
S’assurer que le futur modèle soit adapté aux nouvelles modalités d’organisation issues de la Stratégie quinquennale d’évolution et de transformation de l’offre médico-sociale
Ajuster le pré-modèle de financement et arrêter, via des simulations ex-post, le futur modèle qui sera déployé avec l’ensemble des partenaires concernés.